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sur le bord de l’étang, tirer un coup de pistolet et jouer un air de clarinette.

Cette demande lui fut accordée ; mais le prêtre criait :

— C’est de la magie ! liez-moi ! liez-moi !

Les gens disaient :

— Le pauvre recteur est fou !

Et on finit par l’attacher.

Tous ceux qui étaient présents à l’audience allèrent sur le bord de l’étang avec le petit gars qui était entre deux gendarmes. Dès qu’il y fut arrivé, il tira un coup de pistolet, et aussitôt tout le monde se précipita, pour chercher la balle, au milieu de l’étang. Quand ils y furent, le petit garçon joua un air de clarinette, et ceux qui étaient dans l’eau se mirent à danser ; mais ils finirent tout de même par se noyer.

Le petit gars alla ensuite délier le prêtre, et ils s’en retournèrent gaîment tous deux.

(Conté en décembre 1879 par Françoise Dumont, d’Ercé près Liffré.)


Les Trois dons ressemblent en beaucoup de points à un récit portant le même titre (Contes populaires de la Haute-Bretagne, n° VII) que j’ai recueilli dans le même pays. Dans ce conte le pauvre est remplacé par une fée, le pistolet par une arbalète et la clarinette par une petite musique en chaume vert. La belle-