Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/182

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pas d’y mettre oignon, carottes, persil, et tout ce qu’il faut.

Le domestique prit un petit chien nommé Persil, auquel son maître tenait beaucoup, et le fourra dans la marmite.

À l’heure du repas, le fermier revint :

— As-tu bien fait la soupe ? demanda-t-il.

— Oui, oui, j’ai mis dans la marmite persil et tout.

— Malheureux ! s’écria le maître quand il eut soulevé le couvercle, tu as fourré dans la soupe mon petit chien que tout le monde aimait à la maison !

— Est-ce que vous n’êtes pas bien aise ? dit le domestique.

— Si, si, répondit son maître.

Le domestique fit encore plusieurs tours, et le fermier lui dit :

— Quand le coucou chantera, tu partiras.

Et il ordonna à sa fille de monter dans un poirier et de chanter : Coucou ! coucou !

— Je n’ai jamais vu cet oiseau-là, dit le domestique.

Il secoua le poirier, et la fille tomba par terre.

— Je l’ai vu, le coucou, dit-il à son maître, qui se mit à jurer comme un charretier embourbé.

— Vous n’êtes pas bien aise ? demanda-t-il.

— Si, si, se hâta de répondre le fermier, qui