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lui demande. Il n’est guère de pays où l’on n’entende parler des apparitions contemporaines du diable ; on cite les endroits, le nom des personnes qui l’ont vu, et la plupart de mes conteurs semblaient y croire fermement.

Le diable est fidèle observateur des conventions, qu’il exécute à la lettre et avec une entière bonne foi ; si l’assistance ne le considérait pas comme le grand ennemi, elle éprouverait à coup sûr une sorte de sympathie pour celui qui se fait si souvent tromper.

Dans une autre série de légendes, qui sont d’origine chrétienne et même cléricale, le diable joue le rôle d’un croquemitaine, qui vient se mêler aux danses pour emporter ceux qui se livrent à ces amusements contre lesquels l’Église a, surtout en ces dernières années, dirigé une sorte de persécution.

Outre les légendes diaboliques qui suivent et celles que j’ai publiées dans mes Contes populaires, on pourra consulter, au sujet du rôle qui est attribué au diable dans la Haute-Bretagne, les Légendes du Morbihan, du docteur Fouquet, et principalement celles intitulées : la Jument du diable, et le Douanier emporté par le diable.

Dans les Veillées de l’Armor, de M. du Laurens de la Barre, se trouvent deux récits de diableries : le Pêcheur de Konkored et le Diable boiteux, dont l’un a été recueilli en pays gallot ; le volume des Fantômes Bretons, du même auteur, contient aussi deux autres contes diaboliques : Une chaise en enfer et le Garde-Chasse du diable, et dans l’important volume de M. Luzel : Contes chrétiens de la Basse-Bretagne, actuellement sous presse, figurent des aventures diaboliques du plus haut intérêt.