Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/189

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— Écoute, je vais te conter cela à toi ; mais il ne faut rien en dire à personne. J’ai un galant qui est un bel homme et qui me donne tout ce que je veux.

Elle lui montra son armoire qui était bien garnie et un coffre où il y avait du vin de toutes les couleurs.

— Mais, lui dit sa voisine, on ne le voit point, ton monsieur.

— C’est, répondit-elle, qu’il ne vient que la nuit.

La voisine avait promis le secret ; mais la langue lui démangeait de raconter ce qu’elle avait entendu et vu, et en peu d’instants tout le village en fut informé. Les gars dirent qu’ils iraient le soir chez la Hourdine, et à la brune ils entrèrent chez elle ; mais ils n’y restèrent pas longtemps. Ils entendaient dans le grenier un tapage si fort qu’il semblait que la maison allait tomber par terre. Ils eurent peur et se hâtèrent de retourner chez eux.

Le lendemain, ils racontèrent leur aventure à d’autres garçons qui se moquèrent d’eux et leur dirent :

— Vous êtes de bons diots, vous autres ; vous avez eu peur d’un chat qui jouait dans le grenier. Il nous faut inviter la Hourdine à venir avec nous dimanche prochain, à l’assemblée de Saint-Sé-