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Qu’il me vienne du pain, du vin, du rôti
Tout ce que je demande ici ;
Qu’il me vienne du pain, du vin, du rôti,
Pour rassasier tout mon monde ici.

Le petit bonhomme descendit chez lui bien joyeux ; il donna à manger à tout son monde, puis, comme il était tout fier de ce qu’il avait fait, il alla à l’auberge où il resta à coucher. Avant de se mettre au lit, il ne put s’empêcher de parler :

— J’ai une serviette ; il ne faut pas qu’on le sache, ni lui dire :

Du pain, du vin, du rôti
Pour tout le monde qui est ici.

Pendant la nuit, l’aubergiste mit à la place de la serviette-fée une autre serviette toute pareille que le bonhomme emporta ; mais il avait beau dire en l’étendant sur la table :

Du pain, du vin, du rôti
Pour rassasier tout mon monde ici ;

il ne voyait rien venir.

Il remonta encore le long de sa fève, et frappa à la porte du paradis :

— Qui est là ? demanda le bon Dieu.

— C’est un petit bonhomme qui a autant d’enfants qu’il y a de pertuis dans un crible.

— Vous venez bien souvent, mon ami ; mais