Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/238

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— Voici un bâton ; quand tu voudras t’en servir, tu diras :

Bâton, déplie-toi,
Mais pas sur moi.

C’est la dernière chose que je te donnerai. Le bonhomme descendit et alla encore à l’auberge ; avant de se coucher, il dit :

— Gardez-vous bien de dire à mon bâton : « Bâton, déplie-toi. »

— Dormez tranquille, répondit l’aubergiste.

Mais dès que le bonhomme fut au lit, l’aubergiste se hâta de prendre le bâton et de lui dire : « Bâton, déplie-toi. »

Aussitôt qu’il eut parlé, le bâton se mit à le frapper, et il criait au secours.

Le petit bonhomme vint, et l’aubergiste disait :

— Petit bonhomme, ramasse ton bâton !

— Rends-moi ma serviette et mon ânon.

L’aubergiste y consentit, et quand le petit bonhomme eut la serviette et l’âne, il délivra l’aubergiste en lui faisant dire :

Bâton, déplie-toi,
Pas sur moi.

(Conté en 1879 au château de la Saudraie en Penguilly, par Pierre Derou, de Collinée.)