Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


§ II. — Autres contes de fées qui se passent dans un lieu déterminé du pays.

Dans les récits que j’ai recueillis personnellement, il est rarement question de fées qui ont pour demeure des monuments mégalithiques. Cela tient sans doute à ce que la partie du pays gallot où j’ai habité jusqu’ici est assez pauvre en dolmens, en tumuli et en menhirs. Habasque cite (t. II, p. 364 ; t. III, p. 82, 152, 158) plusieurs endroits de la Haute-Bretagne où on lui a parlé de monuments mégalithiques hantés par les fées.

Le conte de la Couleuvre, p. 162 des Contes populaires de la Haute-Bretagne, met en scène une fée ou, comme disait mon conteur, une Margot-la-Fée, qui habitait la Roche aux fées de la Brousse, située dans les environs de Collinée[1].

  1. À propos de la Roche aux fées de la Brousse, voici une curieuse note que je trouve dans les Anciens évêchés de Bretagne, de MM. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélémy, Diocèse de Saint-Brieuc, t. III, p. 219 : « Un des plus beaux et des mieux conservés de ces monuments se voit a une petite distance de la Brousse, à un demi-kilomètre de la route, près du petit chemin qui conduit de la Moussaye à Boquen. Il mesure 13 mètres sur 1 m 80 de largeur ; il ouvre à l’est. On le nomme dans le pays la Grotte aux fées. Ces campagnes sont remplies de fées, qui, la nuit, au dire des paysans, jouent avec les rochers entassés sur la lande, et vont les baigner dans les ruisseaux du voisinage. »