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Je n’ai recueilli aucune légende sur les fées des eaux et des rivières.

Mme de Cerny (Saint-Suliac et ses traditions, p. 53-63) raconte que sur les bords de la Rance existent des fées qui, d’après ce qu’on lui a dit, se promènent pendant les orages, et en suivent une plus belle qu’elles, qui est montée sur une barque faite de la coque d’un nautile des mers du Sud, traînée par deux écrevisses. C’est elle qui commande aux vents de souffler moins fort, et aux flots de rendre les cadavres. Un jeune candidat au long cours, qui était sur l’île Notre-Dame, la vit un jour aborder, et pour la mieux voir se cacha derrière un rocher ; elle s’endormit, et le jeune homme restait à l’admirer quand il fut entouré par d’autres fées qui voulurent le jeter à la mer. Heureusement la dormeuse se réveilla, et empêcha ses compagnes de lui faire du mal ; puis, après avoir chanté une chanson, elle disparut dans un char traîné par des papillons.