Page:Paul Sébillot - Littérature orale de la Haute-Bretagne.djvu/85

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cher, et il a déjà tué plusieurs de ceux qui ont voulu le soigner.

— Je le soignerai bien, moi, dit le jeune homme ; jamais je n’ai eu peur d’un cheval.

Le petit cheval se laissa panser sans lancer de ruades et sans essayer de frapper.

— Comment, disait le seigneur, ce petit cheval se laisse-t-il approcher par vous, lui qui est si mauvais avec tout le monde ?

— C’est qu’il me connaît peut-être, répondit le garçon d’écurie.

Deux ou trois jours après, le seigneur lui dit :

— La Porcelaine est ici dans une chambre ; mais quoiqu’elle soit jolie comme le jour, elle est si méchante qu’elle égratigne tous ceux qui s’approchent d’elle ; voyez donc si elle voudra accepter vos services.

Quand le jeune homme entra dans la chambre où était la Porcelaine, le Merle d’Or se mit à chanter d’un ton joyeux, et la Porcelaine sautait et chantait aussi en signe d’allégresse.

— Comment ! dit le seigneur, la Porcelaine et le Merle-d’Or vous connaissent donc aussi ?

— Oui, répondit le jeune homme, et la Porcelaine peut raconter, si elle veut, toute la vérité.

Alors elle dit tout ce qui lui était arrivé, et comment elle avait consenti à suivre le jeune homme qui, en revenant, s’était emparé du Merle d’Or.