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de son fermier ; il coupe la tête aux deux premières, parce qu’il les a entendues dire aux lavandières que le jour des noces elles décapiteraient leur mari. La troisième se garde bien de bavarder, et quand elle est devenue mère, son mari reprend une tête humaine.

Le mythe de la laideur détruite par l’amour est assez fréquent. M. H. Husson, p. 130 et sqq. de la Chaîne traditionnelle, cite plusieurs contes similaires : la Belle et la Bête, de Mmme Leprince de Beaumont, le Prince Crapaud, de Grimm, un conte africain, etc. M. L. Brueyre, p. 58, à la suite du Crapaud, conte écossais de Chambers, renvoie à plusieurs similaires français ou étrangers, auxquels il convient d’ajouter la Chatte-blanche, conte lorrain de M. Cosquin, suivi de notes curieuses, et deux contes, l’un toscan et l’autre piémontais, analysés par M. de Gubernatis, Mythologie zoologique, t. II, p. 403-404.


Il y a dans Jean le Laid un mélange de féeries et de superstitions d’origine chrétienne : le pacte avec le diable est fréquent dans les contes de la Haute-Bretagne. (Cf. l’Enfant vendu au diable, n° XXIX ; le Pacte, n° XLII ; les Femmes et le Diable, n° XLIV, Rodomont, n° XLVIII, etc.)