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que l’oubli des injures. De son côté, Tomasina, touchée du procédé magnanime de ce prince, éblouie par le prestige de la grandeur royale et troublée par le triomphe même de ses charmes, conçut de l’amour pour Louis XII, mais un amour pur et délicat. Un jour, le roi lui demande tout bas si elle ne veut pas se montrer à son tour généreuse et clémente envers lui, et elle lui répond :

— Hélas ! sire, votre générosité a doublé votre gloire, et ce que vous demandez ferait ma honte.

Cependant Tomasina avoue naïvement ce qu’elle éprouve, et assure qu’elle n’aura jamais pour personne autant de tendresse que pour le roi. En effet, après le départ des Français, ceux qui aspirent à sa main reçoivent cette réponse :

— Comment pourrais-je donner ce que j’ai refusé au roi de France que j’aimais et que j’aime encore ?

Une correspondance plutôt amicale que galante s’établit entre elle et Louis XII ; les vic-