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impressions d’histoire à propos d’Alphonse d’Aragon , de Charles-Quint et du connétable de Bourbon, qui ont illustré cette place de guerre. Je fus séduit bien davantage par la vue de la pleine mer, les jardins de citronniers, et surtout par une bonne silhouette napolitaine, la dernière que je devais voir et que je considérai avec attendrissement ; c’était un officier de la garnison en grande tenue, l’épée au côté, le shako à torsades sur la tête, les épaulettes d’argent bien brillantes, partant pour la campagne sur un petit âne, et tenant à deux mains un large parasol qui le préservait de l’ardeur du soleil. Pour qu’on s’avisât de remarquer son naïf équipage, il fallait qu’il vînt à Gaëte un de ces Français prétentieux qui aimeraient mieux mourir d’un érysipèle que de braver un semblant de ridicule. Le Napolitain s’embarrasse peu de ce qu’on pensera de lui en le regardant ; il se met à son aise, et fait tout simplement ce qui lui convient.

Nous laissons derrière nous Mola di Gaëta, le tombeau de Cicéron et le village d’Itri.