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L’HOMME COUPÉ EN DEUX

lui-même qu’un phénomène d’origine matérielle comme les autres. De la réunion de ces éléments seule pouvait jaillir la flamme éternelle d’intelligence, la vie immortelle qui, jusqu’à ce jour, avait conduit l’humanité à ses plus hautes destinées.

Ils s’imaginaient tenir tous les éléments du problème, avoir analysé l’intelligence humaine jusqu’à ses plus extrêmes limites, et voici que cette intelligence humaine n’existait en somme qu’au moment où tous ses éléments matériels se trouvaient en présence. Ils avaient agi comme des chimistes qui auraient isolé tous les corps simples composant un cristal et qui ne retrouveraient point, dans cette analyse, la forme géométrique du cristal à jamais disparue.

Ainsi donc, après des siècles de recherches, de progrès et d’analyses, les savants se trouvaient brutalement ramenés au point de départ : à l’ignorance profonde où l’on était, aux premiers âges du monde, des origines de la vie, de la réalité indéniable mais toujours insaisissable des idées.

Rapidement, il fallut recourir aux procédés les plus grossiers, les plus indignes de la science ; il fallut à tout prix réveiller des passions que l’on croyait à jamais abolies, recourir à ce procédé ridicule que les hommes primitifs d’autrefois appelaient l’amour.