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LA VISION DE L’INVISIBLE

comme en éprouveraient des myopes en considérant un paysage éloigné. Puis, de nouveaux récepteurs nerveux ayant été posés derrière le tympan par les savants du Laboratoire, ces sensations devinrent plus nettes ; un jeu de glaces optiques rectifia aisément les vues divergentes obtenues par les oreilles, et l’ancienne vision de l’œil, réalisée désormais par l’ancien sens auditif, fut parfaite.

Ceci, à vrai dire, ne constituait pas le but même que l’on poursuivait, mais bien un simple acheminement. Ce qu’il fallait, en effet, avant toute chose, c’était dégager le sens supérieur de la vue de ses fonctions anciennes et éduquer l’œil de telle façon qu’il pût percevoir des vibrations supérieures, nouvelles et jusque-là inaccessibles à l’homme.

Les snobs eux-mêmes — car il s’en trouve à toutes les époques — prirent plaisir à ces nouveautés par genre et pour ne point paraître sentir comme tout le monde. On organisa ainsi de nombreux concerts où les sons étaient perçus par l’odorat et par le goût, et où l’on dégustait de la bonne musique. Il y eut aussi de beaux spectacles que l’on donna et que les esthètes du moment prirent plaisir à voir par les oreilles.