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LA CAPTURE DE LA VIE

ingénieux de la vie végétale. Capter la vie, puisqu’on ne pouvait la reproduire, n’était-ce pas infiniment plus habile que de s’efforcer en vain de la contrefaire ? Bientôt, le progrès aidant, on assista à une véritable floraison de plantes industrielles, savamment adaptées, profondément modifiées et capables de reproduire en gros les phénomènes que la nature n’avait jusqu’alors réalisés, pour ainsi dire, qu’à titre d’échantillons. Sans doute, ces plantes nouvelles, ainsi adaptées à de nouvelles fonctions, furent-elles fort différentes des plantes anciennes ; elles ressemblèrent à ces animaux dont les éleveurs développaient jadis telle ou telle partie utile pour l’alimentation et qui prenaient bientôt des aspects monstrueux. On vit ainsi des usines agricoles s’installer sur des surfaces considérables de terrain, et des forêts, composées de troncs adaptés, des champs de végétaux, dont les tiges seules étaient conservées, prirent l’aspect d’ateliers immenses, entièrement asservis aux besoins de la production.

Les racines et les tiges subsistaient seules entre le sol et les machines. Le terrain, profondément modifié par des produits chimiques, des courants thermiques ou magnétiques, assurait une fécondité exceptionnelle aux tiges végétales dont l’autre extrémité aboutissait directement aux salles de