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LES SURHOMMES

hommes d’alors avoir quatre poumons ou trois cœurs, un double allumage nerveux, des bras ou des jambes supplémentaires de rechange pour la marche normale ou l’alpinisme.

Ai-je besoin de le dire, on s’empressa de vouloir faire bénéficier les surhommes, lors de leur création, de tous ces avantages, et l’on compliqua la greffe animale de greffes mécaniques encore plus encombrantes.

Lorsque, après des années d’éducation, les cellules de reproduction des surhommes furent enfin greffées dans des corps en plein développement, on surchargea les malheureux de toutes les dernières inventions de la science. Ce ne furent plus bientôt que des êtres difformes, monstrueux, portant sur eux des appareils de télégraphie télépathique, des machines à calculer, des répertoires encyclopédiques réunissant, à eux seuls, sur un tableau central, toutes les connaissances humaines.

Pour supporter cet ensemble mécanique formidable, on eut recours à des greffes multiples, à des adjonctions de membres innombrables ; les surhommes furent bientôt des sortes d’éléphants monstrueux, multipodes, dépourvus de toute beauté plastique et que l’on dut immobiliser, pour la sécurité publique, dans les vastes salles du Muséum Central.