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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

ils aimaient également à se figurer volontiers que, dans leurs naïfs cimetières, l’âme d’une jeune fille morte viendrait cueillir l’âme des fleurs mortes que l’on apportait sur sa tombe.

Moi qui suis parvenu au pays de la quatrième dimension, je n’ai pas besoin de dire combien toutes ces croyances d’autrefois en la survivance paraissent primitives lorsque l’on sait que la mort n’existe pas, que la vie, si courte qu’elle paraisse, n’a aucune valeur en durée mais simplement en qualité, en dehors de toute notion enfantine de temps et d’espace.

Ces notions de dédoublement du corps et de l’esprit dont vécurent les croyances anciennes, se trouvaient donc réalisées, mais directement sur terre, pendant la vie. Elles n’étaient plus qu’un moyen de villégiature à la portée de tous, infiniment banal en somme et placé sous la surveillance directe d’un laboratoire scientifique.

Cette coutume charmante prit fin, cependant, elle aussi, d’une façon assez brusque, à la suite d’incidents pénibles qui désolèrent le Jardin des planètes.

On avait ainsi surnommé ce grand jardin entouré de murs parce qu’il contenait de gros fragments de matière interplanétaire, des bolides comme on disait autrefois, détachés peut-être