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LE MASSACRE DES HOMUNCULES

d’eau, la circulation d’huile, l’innervation électrique, autant de réseaux distincts, nécessités par la logique, indiqués impérieusement, comme si, dans toute construction, certaines lois naturelles exigeaient les mêmes formes, les mêmes procédés. L’être nouveau se distinguait des êtres naturels par l’idée de la roue et des engrenages, mais il ne s’en distinguait que par là.

On ne vit dans tout cela qu’un simple rapprochement amusant, tant que l’on attribua à l’homme une intelligence divine supérieure à la matière. Mais lorsque le matérialisme eut fait de nouveaux progrès, lorsque l’on commença à ne voir dans tout phénomène, matériel ou moral, qu’une simple juxtaposition de forces moléculaires, on se demanda logiquement si les animaux artificiels pouvaient se distinguer autrement que par leur imperfection des animaux naturels.

La question devint plus angoissante encore lorsque ces animaux artificiels se perfectionnèrent davantage. Un peu partout, au début de la période scientifique, on commença à construire, pour l’industrie et pour les besoins de la vie domestique, des homuncules destinées à jouer le rôle des esclaves d’autrefois.