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LA DILIGENCE INNOMBRABLE

parce que notre faiblesse naturelle nous porte à distinguer et à classer dans le temps ce que nous appelons un souvenir et une vision présente. Un peu de réflexion suffirait cependant à nous faire comprendre que si notre esprit avait la force nécessaire pour évoquer un souvenir intégral, celui-ci aurait autant de réalité effective que notre vision présente.

Chaque jour, notre esprit à quatre dimensions nous incite, malgré nous, à nous débarrasser des obligations matérielles du monde à trois dimensions. Pourquoi ne ferions-nous pas, pour nos actes matériels, ce que nous faisons pour nos raisonnements intellectuels ? Pourquoi reprendre un chemin parcouru ? Pourquoi refaire un itinéraire que nous connaissons d’avance dans tous ses détails ? Cela devient une obsession lorsqu’on accomplit chaque jour le même parcours familier. Pourquoi devons-nous subir ce formalisme administratif qui nous contraint à refaire les mêmes pas déjà faits, à suivre les mêmes routes déjà parcourues pour aboutir à un point où nous savons d’avance que nous aboutirons fatalement ? N’existe-t-il pas un procédé nouveau qui nous permettrait d’échapper à cette obligation infiniment basse et matérielle ?

Déjà certains penseurs modernes ont fait justice du préjugé de la ligne droite. On a démontré, par