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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

organes sont contenus par les muscles, par la peau dans un espace à trois dimensions. Du jour où l’on voulut plier le corps humain aux exigences de la quatrième dimension, il en résulta pour lui les désordres les plus graves. Sans blessure apparente, sans ouverture visible, certains organes se trouvèrent transportés au dehors du corps et, sous la poussée naturelle des muscles, ils se groupèrent en un indescriptible amas, échappant à toute règle connue, à toute anatomie précise.

On ne pouvait pas dire, certes, que le corps, ainsi modifié, se trouvait écrasé, broyé ou désagrégé ; il continuait à vivre, mais sans présenter l’apparence habituelle du corps humain dans un espace à trois dimensions.

Cette terrible leçon impressionna vivement d’autres savants, qui résolurent de ne plus s’exposer désormais à de pareils inconvénients, et, tout naturellement, ils eurent recours à des animaux domestiques pour incarner provisoirement leur esprit. Leur corps humain était déposé, en attente, dans le Grand Laboratoire Central où il était conservé et, pendant ce temps-là, nos explorateurs s’en donnaient à cœur-joie en utilisant les corps d’infortunés animaux.

Certains savants, comme les généraux d’autrefois, eurent ainsi d’innombrables chevaux tués