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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

offrent en exemple des héros supérieurs à l’humanité, et leurs créations, par une illusion naturelle, se projettent ensuite dans le passé, servant de modèle réel aux générations à venir.

L’histoire elle-même n’échappe point à cette transformation idéaliste : les événements les plus ordinaires de la vie, les passions en réalité les plus basses, les gestes les plus instinctifs sont généralisés à quatre dimensions par les historiens comme par les poètes, repris sous une forme légendaire et représentés, non point tels qu’ils furent, mais tels qu’il eût été souhaitable qu’ils fussent.

On ne saurait pas raisonnablement prétendre que toutes ces légendes correspondent à la réalité ou qu’elles furent des créations automatiques de la matière ; ce sont des imaginations forgées de toutes pièces par l’Idée, des anticipations inspirées par les modèles éternels et immuables qui sont au dedans de nous et dont nous cherchons, chaque jour davantage, à nous rapprocher.

Par suite de cette création perpétuelle, ce qui n’était qu’une simple fiction devient une réalité dans la suite. À force d’entendre raconter les prouesses légendaires ou les actes vertueux d’êtres imaginaires, l’humanité s’accoutume à la possibilité de ces vies exemplaires, elle incorpore petit à