Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
309
L’INVENTION DU MONDE

petit ces modèles surnaturels aux nécessités de la vie quotidienne et l’homme d’aujourd’hui est toujours, en quelque sorte, le fils des héros fictifs de la veille. Lorsque les dieux se réalisent, lorsque les actions héroïques légendaires deviennent vraies, les poètes sont là pour proposer à l’humanité de nouveaux modèles plus élevés ; et c’est ainsi qu’en marchant à reculons, les yeux fixés sur un passé imaginaire, l’homme se rapproche, sans s’en douter, du type absolu, qui est, en somme, derrière lui.

L’immortalité, l’éternité, l’infini, l’absolu, autant d’idées qui ne sont point, en résumé, ni en avant, ni en arrière dans le temps, qui ne sont soumises à aucune notion d’espace, qui sont toujours présentes, toujours accessibles et qui ne sauraient être soumises à aucune évaluation en quantité.

Lorsque l’on comprit mieux ces notions, cependant si simples, on commença à attacher moins d’importance qu’on le faisait autrefois à la vie humaine et aux phénomènes de la naissance et de la mort ; on comprit que ce n’étaient là, très simplement, que des modalités intéressant la matière organique, mais incapables de modifier, en aucune façon, l’inaccessible incorruptibilité de la pensée éternelle.

Sans doute, pour faciliter la tâche entreprise.