Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
318
VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

imaginations des poètes et des savants. On découvrit qu’il n’y avait pas, suivant la grossière superstition des âges barbares, autant de vies que d’êtres vivants, que la Vie était une, qu’elle était commune à tous, qu’elle réunissait dans son unique amour immortel tous les êtres accidentels, tous les gestes passagers que l’on prenait autrefois pour des réalités.

Mais de tels mystères sont inaccessibles aux idées du vingtième siècle et je voulais seulement faire toucher aux hommes de ce temps, pour la première fois peut-être, ce voile que, dans ma frayeur, je n’osai pas écarter plus avant.

Pourquoi suis-je revenu de ce pays éblouissant de la quatrième dimension, de ces époques lointaines et cependant actuelles où l’intelligence des choses est complète ? Ce fut tout d’abord, je l’avoue tristement, une basse sensation d’inquiétude physique qui me conseilla de renoncer à ces voyages. À chaque déplacement, les retours en arrière me paraissaient plus pénibles, car ils n’étaient en somme que de tristes réductions intellectuelles opérées sur place, et non pas.