Page:Payen-Chevallier - Traité de la pomme de terre, 1826.djvu/139

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Les grains de fécule de pomme de terre, au contraire, revêtent une foule de formes, depuis la sphérique, qui est celle des plus petits, jusqu'à la forme triangulaire arrondie et plus ou moins irrégulière, qui est celle des plus gros.

Quand on met la teinture d'iode en contact avec ces grains, on les voit passer du carmin au bleu transparent, de celui-ci au bleu opaque, selon qu'on augmente les doses d'iode, et cela sans qu'ils changent en rien de leur forme; ils ressemblent alors assez bien à des grains de verre de couleur.

Si l'on verse sur ces grains, ainsi coloriés, une solution de sous-carbonate de soude ou de potasse, ou bien de l'ammoniaque, on les décolore complètement, sans qu'ils subissent le moindre changement dans leurs proportions ni dans leurs formes. On peut, autant de fois que l'on veut, les colorer par l'iode et les décolorer par l'alkali ; ils n'en conservent pas moins leur transparence nacrée et leurs formes arrondies.

2° Ces formes toujours simples et isolées, cet état de liberté dans lequel les grains se trouvent toujours les uns à l'égard des autres; phénomène, en général, qui exclut toute idée de cristallisation; enfin l'inaltérabilité de ces formes, soit dans la coloration produite par l'iode, soit dans la décoloration produite par l'alkali, tout faisait penser à M. Raspail qu'il n'y aurait rien d'impossible que ces grains participassent de la nature d'une foule d'autres organes des végétaux; c'est-à-dire, que ces grains fussent composés d'un tégument extérieur et d'une substance qui y serait renfermée, et qui posséderait à elle seule les propriétés que prend l'amidon dans l'acte de l'ébullition.

Une foule d'expériences, qu'il a entreprises pour poursuivre cette idée, semblent en démontrer l'exactitude, et la manière dont l'auteur les a variées, les met à l'abri de toutes les causes d'erreur qu'on pourrait imputer aux illusions microscopiques.

Si l'on expose sur la pointe d'une lame de couteau de la