Page:Pechayrand - Essai sur le médicament.djvu/12

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leur relative quant aux autres, toutes fins difficiles à bien saisir ; car l’expérimentateur peut se méprendre sur l’origine des modifications survenues et attribuer à l’agent employé ce qui n’est que l’expression d’autres causes ayant agi à son insu. Mais, l’efficacité reconnue, s’ensuit-il que ces agents doivent être prônés sur tous les tons ? Nous ne le pensons pas, nous basant sur les nombreuses déceptions occasionnées par l’emploi de substances réputées héroïques. Nous rejetons d’autant plus cette manière de faire qu’elle peut conduire à une sorte d’inactivité, de sécurité trompeuse, source de graves accidents. Citons, à ce sujet, deux maladies si cruelles, la morve et la rage, auxquelles on a opposé tant de remèdes spécifiques et dont on n’a pu encore obtenir la guérison. Il reste encore à soumettre les médicaments à la sanction de la statistique, d’où ils sortiront d’autant plus méritants qu’on aura opéré plus souvent et dans les mêmes conditions pathologiques.

Le problème thérapeutique est assez facilement résolu quand l’économie n’est sous le coup d’aucune maladie ; mais autre chose est quand on le poursuit à travers des phénomènes morbides, à travers des troubles fonctionnels qui en masquent les manifestations. Ce n’est pas à dire que, sur une constitution saine, il soit toujours aisé de reconnaître leur action physiologique ; une foule de causes peuvent la modifier, la diminuer ou la rendre plus évidente.