Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/300

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pagne, pour des instituteurs, pour des professeurs de province. Aujourd’hui tu parais commencer, ou plutôt continuer une polémique de pures personnalités ; les attaques contre Herr dépassent tout ce que, même dans ton imagination, tu peux lui reprocher. Je ne veux m’associer, ni de près ni de loin, à cette œuvre de désorganisation, pour laquelle sont dépensées les cotisations que tu reçois, et que l’on t’offre pour de tout autres combats. Même à l’époque où je ne te donnais pas tous les torts, j’étais avec ceux qui organisent le travail contre ceux qui le désorganisent ; aujourd’hui tu diminues même la sympathie qui allait à ta personne.

Tout ce que j’espère, c’est que tu ne continueras pas dans cette voie, et que nous te retrouverons avec nous, contre l’ennemi commun, que tu sers aujourd’hui indirectement. Ce jour-la je serai heureux de te revoir tel que je crois t’avoir connu.

Vous permettez que je passe la signature ?

— Provisoirement nous le permettons.

— Mais il y a un post-scriptum.

P. S. Boutroux, que les catholiques regardent comme un de leurs meilleurs alliés, ne doit pas être à aucun degré, le directeur de gens comme nous.

Pendant que j’avais lu, Pierre Baudouin mâchonnait les interruptions qu’il m’avait promis qu’il ne ferait pas. Mais quand j’eus fini Pierre Deloire me demanda froidement :

— C’est tout ?

— Non. Celui de mes camarades qui fut pendant cinq