Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

obligatoires. Nous leur en donnerons même les formules. Mais nous demandons qu’ils ne les demandent pas et ne les obtiennent pas pour nous ; qu’ils ne les exercent pas pour nous ; et deuxièmement qu’ils ne les demandent pas et ne les obtiennent pas et ne les exercent pas pour l’affaire Dreyfus elle-même et pour le dreyfusisme. Je ne veux point d’une apologie pour Péguy, ni pour le passé de Péguy, ni d’une apologie pour les cahiers ni pour le passé des cahiers. Je ne veux pas qu’on me défende. Je n’ai pas besoin d’être défendu. Je ne suis accusé de rien.

Je ne redoute rien tant que ceci : qu’on me défende.

Voilà tout le désaveu que j’ai le courage de m’infliger.

Je ne suis pas accusé. Nous ne sommes pas accusés. Notre affaire Dreyfus n’est pas accusée. Sous ce nom commun d’affaire Dreyfus, comme il arrive si souvent en histoire, sous ce nom presque générique il y a eu au moins, dans la réalité, deux affaires parfaitement distinctes, extrêmement différentes. Deux affaires ont couru, ont poussé leur carrière, ont suivi leur fortune. Ont poussé leur chemin. La nôtre n’a rien à se reprocher. Il y a eu des dreyfusistes purs et des dreyfusistes impurs. C’est le niveau de l’humanité. Il y a eu une affaire Dreyfus pure et une affaire Dreyfus impure. C’est le niveau de l’événement. Nous ne souffrirons pas que la première fasse des excuses, donne des pénitences pour la deuxième. Ou si l’on préfère, que la deuxième en fasse et en donne pour la première. Avec la première. Ensemble. Nous n’avons rien à nous faire pardonner. Nous ne souffrirons pas que ceux qui