Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/340

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pense point qu’elles aillent jusqu’à ce que je vois. Or qu’est-ce que je vois. Je vois qu’il a fait aussi une variante dans sa Vieille chanson. Vive la liberté. Mais il en abuse peut-être un peu. Car il n’a pas fait seulement une variante dans le titre et dans le nom d’auteur, dans l’attribution. Il a fait aussi, il a introduit une variante dans le texte. Et comme il n’était pas Du Bellay, lui Hugo, une telle variante s’appelle, pour tout autre s’appellerait une erreur de citation. Et tout Hugo est encore dans cette erreur de citation. Mettons que c’est une variante, mais qu’elle n’est pas heureuse. Le texte portait, comme on sait :

À vous troupe légère,


Tout l’humanisme était dans ce troupe légère, tout l’humanisme et tout le grec, toute la bucolique antique et renaissance, renaissante, la vraie, toute la Renaissance païenne et française, toute la tradition renaissante, toute la fleur, toute la grâce, et aussi toute la précision de l’antique et du français. Hésiode et Théocrite. C’en était même devenu comme un mot technique. Lui Hugo, il n’hésite point. Il cite, il rapporte au courant de la plume :

À vous, ombre légère,


Et tout de suite ça n’est plus ça du tout. Ça n’est plus, non seulement ça n’est plus du temps, mais ça n’est plus de la race, ça n’est plus de rien. Tout tombe. La vulgarité a passé, la pire de toutes, la vulgarité légère. Tout le romantisme est là. Un léger pouce de vulgarité a écrasé la fine moulure antique. Le commun, le mas-