Page:Peguy oeuvres completes 06.djvu/141

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DES SAINTS INNOCENTS dernier est avec notre père, ainsi est l’espérance dans la maison des vertus.

Madame Gervaise

Voilà, dit Joseph, ce que je disais : Vous êtes des espions

Jeannette

faisant la grosse voix et s’adoucissant peu à peu

[ dailleurs toute cette récitation sacrée, venue dans le courant même de leur commune oraison, se fait : avant tout comme d’une belle histoire ; ensemble comme d’une histoire amu- sante ; en dessous comme d’une histoire de tendresse ; d’une tendresse grandissante, si grande qu’en même temps on s’en défend constamment jusqu’à l’éclatement final]

Je m’en vais éprouver si vous dites la vérité. Vive Pharaon,

[c’est surtout ce Vive Pharaon qui les amuse. Elles le font dans une très grosse voix]

Vive Pharaon, vous ne sortirez point d’ici jusquk ce que le dernier de vos frères y soit venu.

Madame Gervaise

Envoyez l’un de vous pour Vy amener : cependant vous demeurerez en prison jusqu’à ce que j’aye reconnu si ce que vous dites est vrai ou faux, autrement, même jeu, vive Pharaon, vous êtes des espions.

Il les fit donc mettre en prison pour trois jours.

Et le troisième jour il les fît sortir de prison, et leur

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