Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/205

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simples cette duplicité. L'analyse n'est pas un vain mot, dit-elle. (Avec un peu de fatuité). Elle donne quel- quefois quelque résultat. (Elle avait gardé de ses frotte- ments en Sorbonne, et de quelques mauvaises fréquenta- tions, une certaine vanité, un goût non pas tant des résultats que d'affirmer constamment (et de communi- quer au monde) quelque résultat). Voyez, me dit-elle, cette analyse que nous avions faite, cette différence que nousavions reconnue, cette distinction que nous avions introduite entre les petites gens et les gens du commun nous avait déjà donné de fort bons résultats. Elle nous en eût donné le double si nous l'avions doublée, ou plus exactement triplée en une triple analyse, en une triple introduction de différence, en une triple recon- naissance de distinction entre les petites gens, les gens du commun et les pauvres gens. Si en un mot nous avions adjoint une nouvelle, une troisième analyse, une troisième différence, une troisième distinction, brochant sur les deux autres, sur les deux premières, en introduisant ce nouveau, ce troisième terme, les pauvres gens. Ou plutôt les deux premiers termes ensemble nous donnaient une relation, une première liaison, la matière d'une première analyse. Le troi- sième terme introduit, ne se confondant avec aucun des deux précédents, nous donne deux nouvelles rela- tions, deux liaisons nouvelles, la matière ou plutôt les deux nouvelles matières de deux nouvelles analyses. Car aucun de ces trois termes ne se confondant avec les deux autres, ne coïncidant avec les deux autres, et

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