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Combien tombèrent dans le combat ? L’armée a compté un peu plus de 800 officiers et soldats tués. Ils attaquaient, les fédérés étaient protégés par des barricades. Si donc l’on met à part les hommes cernés qu’on pouvait faire prisonniers et qu’on a tués (là déjà, il y a un massacre intentionnel), si l’on considère, d’ailleurs, le très petit nombre de combattants de la Commune pendant la prise de Paris, on admettra que le chiffre des hommes tués avant la victoire est tout à fait insignifiant dans le total.

Les chiffres électoraux des divers scrutins parisiens peuvent donner quelques idées des résultats de la prise de Paris. — On y lirait l’histoire de la répression.

J’ai comparé, arrondissement par arrondissement, le nombre des électeurs inscrits et des votants des premières élections municipales parisiennes (juillet 1871, deux mois après la semaine de Mai), avec ce même nombre à des élections, ou antérieures, ou postérieures.

Prenons pour exemple deux arrondissements : le moins éprouvé par la répression (le XVIe), le plus éprouvé (le XXe).

Le XVIe a compté, en 1876, 6,700 votants ; au 2 juillet 1871, 5,100. Au vote de la Commune, il y eut 3,700 votants environ ; 3,000 monarchistes s’abstinrent systématiquement, autant qu’on peut en juger par la répartition à peu près constante des voix aux scrutins qui suivent et précèdent. 1,000 à 1,500 électeurs ont donc disparu, en juillet, absents, prisonniers ou tués.

Dans le XXe arrondissement, 16,300 électeurs prenaient part en avril à l’élection de la Commune ; 6,700 seulement votaient aux élections municipales de juillet. Près de 10,000 avaient disparu dans l’intervalle.

Je ne ferai pas le calcul, arrondissement par arron-