On a vu soudain, au 18 Mars, comme d’un coup de foudre, une révolution accomplie, l’armée et le gouvernement jetés pêle-mêle hors de Paris, un groupe d’inconnus au pouvoir, victorieux, obéi. À un désastre si imprévu et si invraisemblable, on n’a trouvé d’autre explication qu’un redoutable complot, patiemment conduit et puissamment discipliné. Le 19, on croyait généralement les hommes du comité central de profonds conspirateurs, véritables auteurs des événements. Est-ce la vérité ? Ou le mouvement fût-il une résistance spontanée et tumultueuse à l’attaque des troupes ? Avant de répondre, il faut chercher ce que fût ce fameux comité : recherche facile, aujourd’hui que ses procès-verbaux, saisis par l’armée, ont été publiés bar la commission d’enquête et complétés par