Page:Pelletan - Le Monde marche.djvu/148

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la première genèse, cet autre a découvert le calcul infinitésimal, cet autre l’algèbre, cet autre la dynamique, cet autre la botanique, cet autre la chimie, cet autre la statique, cet autre la météorologie, cet autre la physiologie, cet autre la physique, cet autre la minéralogie, cet autre l’anatomie, cet autre la biologie, cet autre l’économie, toutes sciences nouvelles, toutes sciences modernes, inconnues ou à peu près inconnues aux anciens, toutes appelées, à leur insu, à donner à l’homme une notion plus exacte du mystère divin et un sens plus religieux de l’infini, et vous demandez quelle idée nous avons de plus que l’antiquité ! mais cette idée-là précisément que vous, notre poëte bien-aimé, vous semez à chaque instant sur vos pas lorsque vous montez sur la colline, pour entonner à haute voix le chant de gloire des inépuisables et des incommensurables magnificences de la création.

Soit, direz-vous peut-être, l’âge moderne a reculé plus loin dans l’espace la limite du mystère, sauf à retrouver la muraille bien près encore, mais sur l’homme lui-même, le chapitre à coup sûr le plus intéressant de la connaissance, avons-nous acquis véritablement une seule vérité ? Le connais-toi toi-même de Socrate n’est-il pas encore le mot à l’ordre du jour de toute philosophie ? Malgré l’ambition de tant de systèmes pour pénétrer l’énigme humaine, le doute n’est-il pas en dernière analyse le lit de repos de la sagesse ?

Non, répondrai-je hardiment quant à l’homme physique, nous avons assurément des notions que l’antiquité