Page:Pelletan - Les Associations ouvrières dans le passé.djvu/72

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bertés, ils étaient serfs. Ils ne pouvaient pas plus former une société pour un but défini, et avec une partie d’entr’eux, qu’un pays ne peut faire une révolution sans qu’elle touche à tout le gouvernement, et sans qu’elle embrasse dans ses résultats tous les citoyens.

De là la nature de la corporation ouvrière au moyen âge : ce n’était pas un groupement de quelques travailleurs, c’était la loi de tous les travailleurs d’une même profession ; comme une petite ville dans la grande, un diminutif de la patrie. On en était naturellement, par cela-même qu’on exerçait le même métier dans la même ville, je dirais qu’on la subissait, si elle n’avait pas été au début un bienfait incontestable, comme on subit la loi du pays où l’on est, comme on subit l’organisation et les charges municipales de l’endroit qu’on habite. C’était une petite nation, avec sa législation, ses magistrats et son territoire.