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l’occasion se présentant, à délivrer de ci de là une cliente ; mais ils ne tirent pas de l’avortement un gros revenu, car l’occasion est rare.

Les sages-femmes en font davantage. Les patientes sont moins gênées pour se confier à elles dans ces sortes d’embarras ; leurs diplômes inférieurs, leurs manières plus familières que celles des médecins, mettent le public mieux à son aise.

L’avortement est surtout pratiqué à Paris par des agences, qui font à la quatrième page des journaux une publicité à peine déguisée. L’année dernière encore, on pouvait lire des annonces comme celle-ci : « Retard, moyen infaillible », l’adresse ; pas de nom. Le mot « Retard » a fait crier ; des poursuites ont été ouvertes ; aussi, à un moment donné, tous les « Retard » ont-ils disparu pour faire place à « Sage-femme, discrétion ».

La clientèle des accouchements ne nécessite pas cette grande réclame, qui est d’ailleurs fort chère, s’élevant parfois à 10.000 francs par an. Les personnes qui ont besoin d’une sage-femme pour accoucher ne s’adressent pas aux journaux ; elles la cherchent près de leur habitation, car l’accouchement ne saurait attendre. Parfois les agences d’avortement escroquent leurs clientes. L’opérateur introduit dans le vagin un instru-