Page:Pelletier - Le Droit a l avortement.pdf/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment quelconque ; la cliente paye et s’en va confiante. Rien n’arrivant, elle retourne à l’agence ; on renouvelle la comédie ; elle paie une seconde fois, et ainsi de suite. Naturellement, personne ne se plaint, et pour cause.

Les prix demandés sont très variables ; ils descendent de deux cents francs à vingt et même dix francs. On m’a cité une maison qui délivre de la grossesse pour ce dernier prix très modique ; les salons d’attente ne désemplissent pas, du matin au soir, de femmes et de jeunes filles.

Cependant, la plus grande part des avortements n’est pas le fait de ces maisons ; les femmes ont appris à se délivrer elles-mêmes et elles le font couramment. Les moyens médicaux de guérir les « Retards » sont aujourd’hui connus de tout le monde, et on peut dire que, dans les grandes villes tout au moins, il n’est pas une femme qui ne les ait employés une fois ou l’autre. Les moyens mécaniques sont également d’une pratique courante ; les longues sondes intra-utérines que l’on voit partout aux vitrines des herboristes renseignent suffisamment à cet égard ; car ces instruments en caoutchouc ou en os ne sont pas achetés par les médecins, qui emploient des instruments métalliques, plus facilement térilisables.