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LIVRE V, § XXX.
le moindre mal. — « Il y a ici de la fumée ; je quitte la place[1]. » Crois-tu que ce soit là une bien grande affaire ? Mais tant que rien de semblable ne me force à sortir de ce lieu, j’y demeure, jouissant de ma pleine liberté[2] ; et qui que ce puisse être ne m’empêchera jamais d’accomplir ce que je veux. Or, je veux, conformément à la nature de l’être doué de raison et faisant partie de la société universelle.
XXX
L’esprit qui anime l’univers est essentiellement ami de l’association[3] ; c’est dans ce but qu’il a créé les choses inférieures en vue des choses plus relevées ; et que ces choses meilleures, grâce à lui, se combinent si bien entre elles. Tu peux t’en convaincre et voir comment il les a
- ↑ Il y a ici de la fumée ; je quitte la place. Je ne crois pas qu’on puisse ainsi généraliser les choses ; et il faut prendre garde à se contredire soi-même lorsqu’on dispose si légèrement de son existence, en même temps qu’on se flatte d’être parfaitement soumis à la volonté de Dieu et d’accepter tout ce qu’il nous envoie.
- ↑ Jouissant de ma pleine liberté. C’est le point essentiel dans la pratique de la vie, aussi bien que dans la doctrine stoïcienne.
- ↑ Ami de l’association. Les développements qui suivent éclaircissent cette expression, qui dans le texte est aussi obscure
mandait.