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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

subordonnées et coordonnées les unes aux autres, réparti à chacune d’elles ce qu’elles doivent régulièrement avoir, et ménagé entre les principales une mutuelle harmonie[1].

XXXI

Comment jusqu’à ce jour t’es-tu comporté[2] envers les Dieux, avec tes parents, avec tes frères, ta femme, tes enfants, tes maîtres, tes gouverneurs, tes amis, tes proches, tes serviteurs ? As-tu observé toujours à leur égard le précepte :

« Jamais ne dire ou faire aucun mal à personne[3] ? »
Rappelle en ta mémoire toutes les épreuves par où tu as passé, et celles que tu as supportées

    que dans la traduction.

  1. Une mutuelle harmonie. Bien que Marc-Aurèle n’entre ici dans aucun détail, on voit bien qu’il a des choses de l’univers la même impression qui, dans des siècles d’une science et d’une civilisation plus avancées, a produit des études nombreuses sur les harmonies de la nature. C’est un sujet inépuisable, parce qu’en cela l’esprit de l’homme s’adresse à l’infini, comme en tant d’autres matières.
  2. Comment jusqu’à ce jour t’es-tu comporté ? C’est un examen de conscience que chacun peut utilement s’imposer à soi-même, et qui doit avoir sa place presque chaque jour dans nos réflexions. C’est une source constante des informations les plus délicates sur notre conduite personnelle. Si le passé donne des regrets, il porte aussi avec lui de fructueuses leçons ; et, par le souvenir des fautes commises, on peut éviter d’en commettre de nouvelles.
  3. Jamais ne dire ou faire aucun mal à personne. Marc-