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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

plat et ridicule qui, dans la pièce, tient la place dont Chrysippe a parlé[1].

XLIII

Est-ce que le soleil veut jouer le rôle de la pluie ? Est-ce le rôle de la Terre, « mère des fruits, » que prétend jouer Esculape ? Est-ce que chacun des astres, tout différents qu’ils sont entre eux, ne concourent pas tous au même but ?

XLIV

Si les Dieux ont décrété ce que je dois être et tout ce qui doit m’arriver dans cette vie, leurs décrets sont admirables ; car un Dieu sans sagesse, ce n’est pas même chose facile à se figurer. Et par quel motif imaginable les Dieux pour-

    l’harmonie de l’univers et son unité admirable.

  1. Dont Chrysippe a parlé. Ce passage serait un peu obscur à cause de sa concision, si Plutarque ne nous avait pas conservé d’une manière plus complète la pensée de Chrysippe : « Comme les comédies renferment nombre d’épigrammes destinées à frapper le ridicule et qui mauvaises en soi répandent de l’agrément sur la pièce entière, de même vous pouvez bien blâmer le vice en tant que vice ; mais, sous d’autres rapports, il n’est pas inutile. » Traduction de M. Bétolaud, Des notions communes rapprochées des maximes stoïciennes, tome IV, p. 488 ; et édit. Firmin Didot, Moralia, tome II, p. 1303.