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LIVRE VII, § LII.

LI

« Tout est vain[1] : aliments, boissons, philtres, magie,
Pour repousser la mort et sauver notre vie. »

« Le vent qui nous emporte[2] est soufflé par les Dieux ;
Il nous faut l’accepter sans pleurs, ni cris honteux. »

LII

Un tel est plus adroit à la lutte[3]. C’est vrai ; mais il n’est pas plus dévoué à l’intérêt commun ; il n’est pas plus modeste ; il n’est pas plus doux ; il n’est pas plus indulgent pour les erreurs de son prochain.

    pag. 824, édition Firmin-Didot.

    Une simple dissolution. Voir plus haut la pensée sur la mort, § 32.

    Qui ne sentent rien. Ceci semble mettre en dehors de toute dissolution la partie spirituelle de notre être.

  1. Tout est vain… Ces deux premiers vers sont d’Euripide, Les Suppliantes, Vers 1110 et 1111.
  2. Le vent qui nous emporte. Je ne sais de quel auteur sont ces deux autres vers. Il se peut qu’ils appartiennent également à Euripide.
  3. Un tel est plus adroit à la lutte. Le texte a toute cette indécision ; mais il serait possible de supposer que cette pensée de Marc-Aurèle s’adresse à lui personnellement : « Un tel est plus adroit que toi à la lutte… pas plus dévoué que toi, etc. » Cette traduction aurait une forme plus vive ; mais elle ne serait peut-être pas assez fidèle.