lui, j’ai apprécié Thraséas[1], Helvidius[2], Caton[3], Dion[4] et Brutus[5] ; j’ai pu me faire l’idée de ce que serait un État où régnerait une égalité complète des lois, avec l’égalité des citoyens[6] jouissant de droits égaux ; et l’idée d’une royauté qui respecterait par-dessus tout la liberté des sujets. C’est lui qui m’a appris à vouer à la philosophie un culte constant et inaltérable ; à être bienfaisant ; à donner sans me lasser ; à garder toujours bonne espérance ; à me confier à l’affection de mes amis ; à ne plus rien cacher à ceux qui s’étaient réconciliés, après leur pardon ; à ne pas forcer mes intimes, sans cesse inquiets, à se demander : « Que veut-il ? Que ne veut-il pas ? », mais à être toujours net et franc avec eux.
- ↑ Thraséas. Voir sa mort dans Tacite, Annales, liv. XVI, ch. XXXV. C’est sur une phrase inachevée de ce récit pathétique que cessent les Annales mutilées du grand historien.
- ↑ Helvidius Priscus, gendre de Thraséas, digne de son beau-père.
- ↑ Caton, d’Utique.
- ↑ Dion. L’ennemi du jeune Denys.
- ↑ Brutus. Le meurtrier de César. Ces exemples proposés à un empereur étaient hardis ; mais l’âme de Marc-Aurèle était capable de les comprendre.
- ↑ L’égalité des citoyens. Voir plus haut, § 11, ce qui est dit des Patriciens.
losophe péripatéticien, que cite Capitolin, ch. III, à côté de Junius Rusticus, le stoïcien. Le mot de Frère serait alors uniquement un témoignage d’affection.