même : « Quel motif cet homme peut-il bien avoir pour faire ce qu’il fait ? » Commence ainsi par toi-même, et soumets-toi le premier à ton examen.
XXXVIII
Dis-toi bien que le principe qui met tes fibres en mouvement[1] est tout intérieur et caché en toi. Ce principe est ce qui te fait parler ; c’est la vie, et, s’il faut le dire d’un mot, c’est l’homme[2]. Ne le confonds jamais dans ta pensée avec le vase qui le renferme, avec les organes dont il est entouré et revêtu. Ils sont à ton usage comme tous les autres instruments, une cognée, par exemple ; et la seule différence, c’est que c’est la nature qui nous les donne. Mais ces parties de ton corps, sans la cause[3] qui en provoque[4] ou en arrête le
- ↑ Le principe qui met tes fibres en mouvement. En d’autres termes, l’âme et la volonté.
- ↑ C’est l’homme. Distinct de l’organisation matérielle qui lui a été donnée. Ce sont les deux principes dont notre nature se compose, que la conscience nous atteste, et que le Platonisme avait déjà assez nettement distingués.
- ↑ Sans la cause… L’âme et le libre arbitre.
- ↑ En pro-
n’est pas assez claire. Le texte, d’ailleurs, n’offre aucune difficulté ; et c’est seulement une explication un peu plus développée qui manque dans ce passage. Au fond, Marc-Aurèle conseille de s’examiner soi-même avant de juger autrui, et de se demander ce qu’on aurait fait à la place de celui qu’on voit agir sous ses yeux.