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LIVRE X, § XXXVIII.

mouvement, seraient aussi inutiles que la navette sans l’ouvrière qui tisse, que le roseau sans la main qui écrit, ou que le fouet sans le cocher qui le tient.

    voque ou en arrête le mouvement. Le spiritualisme de Marc-Aurèle apparaît ici dans toute sa netteté et avec la dernière précision. Sur ce point, la doctrine stoïcienne n’a jamais été douteuse, et, en attribuant au libre arbitre une telle puissance et une telle supériorité, elle n’a fait que continuer le Platonisme et toute l’école socratique. Croire à l’unité de l’homme, est une erreur que les modernes peuvent commettre, mais que n’a jamais commise la sage antiquité ; Épicure lui-même n’y est pas tombé.