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PENSÉES DE MARC-AURÈLE.

soit plus, mais qui font qu’elle devient ce qu’elle n’est pas actuellement.

XXXVI

« Il n’y a point de voleur pour notre libre arbitre[1]. » C’est un mot d’Épictète.

XXXVII

Épictète disait encore[2] qu’il faut se faire un art de bien donner le consentement de sa raison, et de ménager cet acquiescement en tout ce qui touche aux motifs d’action, afin que ces motifs soient toujours conditionnels, conformes à l’intérêt commun, et en rapport avec l’importance des choses. Il disait aussi qu’il faut s’abstenir absolument de tout aveugle désir, et savoir se détourner de tout ce qui ne dépend pas de nous.

  1. Il n’y a point de voleur pour notre libre arbitre. Cette citation d’Épictète n’est pas textuelle. Voir les Dissertations d’Arrien, liv. I, ch. XVIII, § 12, édit. Firmin-Didot.
  2. Épictète disait encore. Il serait difficile de dire à quelle pensée d’Épictète ceci se rapporte précisément, bien qu’il ait plus d’une fois traité des sujets analogues. Voir spécialement, dans les Dissertations d’Arrien, liv. III, ch. VIII. La doctrine que rappelle ici Marc-Aurèle est au fond celle d’Épictète et de tout le Stoïcisme.