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LIVRE XI, § XXXIX.

XXXVIII

« Dans le combat que nous livrons, disait-il encore[1], il ne s’agit pas d’une mince affaire ; il s’agit de savoir si nous serons fous, ou si nous ne le serons pas. »

XXXIX

« Que voulez-vous avoir, disait Socrate[2], l’âme des êtres raisonnables ou l’âme des êtres privés de raison ? — L’âme des êtres raisonnables. — Mais, parmi ces êtres raisonnables, désirez-vous l’âme des bons, ou l’âme des méchants ? — L’âme des bons. — Alors, pourquoi ne cherchez-vous pas à l’avoir ? — Parce que nous l’avons. — Si vous l’avez, pourquoi donc toutes ces luttes entre vous, pourquoi toutes ces discordes ? »

  1. Disait-il encore. Comme plus haut, la citation n’est pas textuelle ; mais on petit trouver des pensées de ce genre dans les Dissertations d’Arrien, liv. I, ch. 22, §§ 17 et suiv., et ch. XXVIII, § 33, édit. Firmin-Didot.
  2. Que voulez-vous avoir, disait Socrate. On ne trouve rien dans Platon ni dans Xénophon qui corresponde à la citation que fait ici Marc-Aurèle. D’ailleurs, c’est bien l’esprit de la doctrine socratique ; mais il eût été curieux de savoir à quel ouvrage Marc-Aurèle emprunte cette idée du sage d’Athènes.