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C’étaient Jean-Baptiste Smedts, Jean-Antoine Elet et Josse Van Assche.

Le départ eut lieu le 24 juillet 1821. Pierre De Ram, l’ami intime de Pierre De Smet, voulut suivre les missionnaires jusqu’à Contich. Au moment de se séparer d’eux, il demanda à son ancien condisciple de lui laisser un souvenir. Celui-ci tira un sou de sa poche, le plia en deux avec ses dents et le lui donna. Ensuite on se dirigea sur Anvers.

L’opposition présumée de leur famille n’était pas le seul obstacle au départ des missionnaires.

La Belgique faisait alors partie du royaume des Pays-Bas. « L’hostilité des Hollandais protestants contre la religion catholique, et spécialement contre les missions étrangères, se manifestait de mille manières, soit dans les mesures prises par le gouvernement, soit dans le zèle fanatique des favoris du roi Guillaume… Entre autres formalités, la loi obligeait tous les Voyageurs à montrer leur passeport en entrant dans une ville. Ceux qui ne pouvaient produire cette pièce étaient mis aux arrêts, ou retenus en prison, jusqu’à ce qu’on eût examiné leur qualité et le but de leur voyage »[1].

Les quatre fugitifs réussirent pourtant à tromper la vigilance de la police. Un prêtre d’Anvers, Jean-Baptiste Buelens, mis dans le secret de leur départ, leur procura, sans qu’ils dussent entrer en ville, des ressources pour leur voyage.

Une fois en Hollande, ils comprirent que la prudence s’imposait plus que jamais. Chaque fois qu’ils

  1. Relation manuscrite du P. De Smet.