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Depuis 1863, la vice-province du Missouri a pris rang parmi les provinces de la Compagnie.

Sans prendre parti dans la question qui divisait le Nord et le Sud, les Jésuites, comme les Sœurs de Charité, comme les Frères des Écoles chrétiennes, se sont empressés de secourir les victimes de la guerre. Dans plusieurs villes, ils ont ouvert des ambulances. Leur dévouement, leur zèle, ont obtenu les plus consolants résultats ; les pécheurs se sont réconciliés avec Dieu, les protestants n’hésitent pas à se faire catholiques. « L’Église des Pères, disent-ils, doit être l’Église de Jésus-Christ ».

D’autres Jésuites suivaient les troupes, en qualité d’aumôniers. Leur courageuse charité gagnait le cœur des soldats, et provoquait l’admiration des officiers. « À quoi bon, disait le général Butler, tous nos aumôniers protestants ? Pendant la paix, soit ; mais en temps de guerre, ils ne servent à rien. Ils n’ont pas de sacrements à administrer, et le dernier soldat a tout autant de pouvoir spirituel qu’eux. Seuls, les prêtres catholiques peuvent quelque chose pour les militaires sur le champ de bataille ».[1]

Entre deux combats, les aumôniers instruisent les soldats, les baptisent, les préparent à la première communion. Un jour, l’archevêque de New-York vient lui-même donner la confirmation à 400 hommes. Chose à peine croyable, les Pères peuvent prêcher des retraites de trois jours ; plusieurs officiers suivent les exercices ; il y a tel régiment où l’on compte chaque matin cinquante communions.

  1. Voir les Annales de la Propagation de la Foi, 1865, p. 469.