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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

les cours ecclésiastiques sont là pour en juger », dit Zouboff en terminant[1].

Le comte, à moitié satisfait, remercia cependant et se mit en devoir de préparer l’acte en question. Mais il écrit à Hélène : — « Mon soupçon d’intrigue augmente, car il est évident que me mettant dans le cas d’avoir besoin de ta signature dans un acte de cette importance, on veut évidemment temporiser. »

Le comte prépara l’acte demandé, et dès le lendemain se rendit chez Zouboff. Il écrit le soir à Hélène :


« Ce matin il ne recevait pas, j’ai été chez lui à cinq heures du soir, il m’a reçu avec familiarité et honnêteté. Comme ce n’est que le matin qu’on lui parle d’affaires, je n’ai pas voulu entamer la mienne, mais il commença lui-même :

  1. Dans le royaume de Pologne les ecclésiastiques étaient tous des hommes libres ; ils avaient même des cours de justice où l’on jugeait certaines affaires d’après le droit canon. Le nonce du pape en avait une aussi qui était la cour suprême ecclésiastique du royaume. Dansles cas de divorces, de disputes pour les mariages et autres affaires de ce genre, on s’adressait à la cour de Rome qui, vu la fréquence extrême des divorces en Pologne ; en tirait des sommes considérables. (Ferrand, Démembrement de la Pologne)