Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La comtesse Hélène Potocka, 1888.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
183
LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

et la répartition inégale des terres s’opposaient à toute bonne çulture. Cependant le palatinat de Kiew, dans lequel se trouvait Kowalowka, était si favorable à la production du froment que, malgré plusieurs parties de ces provinces restées incultes, on y recueillait plus de grain que les habitants n’en pouvaient consommer. Une portion était employée à distiller des liqueurs spiritueuses, et le superflu expédié dans les ports de la mer Noire, qui formaient un débouché très avantageux pour le blé. La Pologne produisait également de la potasse, des bois de construction, et son commerce aurait pu être considérable si les nobles n’eussent pas considéré comme une dérogation de se mêler à n’importe quel trafic. Les bourgeois et les paysans, trop pauvres pour entreprendre quelque chose, abandonnaient tout commerce de détail aux Juifs, et les grandes affaires aux intendants qui volaient les seigneurs et exploitaient les paysans. Les lettres d’Hélène donnent l’idée la plus nette de cet état de choses, et forment un tableau, pris sur le vif, de l’administration des biens d’un grand seigneur polonais à cette époque.

À ce point de vue, sa correspondance est un document des plus curieux. La comtesse n’hésita