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LA COMTESSE HÉLÈNE POTOCKA.

le désordre sans y obvier ; ou je ne me mêlerai de rien, ou je me mêlerai de tout, il n’y a pas de milieu, ce que je ferais d’un côté ne signifierait rien, si tout n’était pas en harmonie. On ne pourra ici m’accuser d’injustice, ni de dépenses frivoles, ni de te cacher rien ; je te manderai tout, et tu seras plus au fait des affaires de la maison que quand tu y étais, ne lisant jamais un compte, et ne donnant point les résolutions à temps. Je consens et désire être ton premier domestique, et faire, et suivre tes volontés, mais je ne souffrirai pas qu’un de ces messieurs se croie une autorité égale à la mienne. Si je fais mal, eh bien, cela se verra bientôt et je ne laisserai rien pire que je l’ai trouvé.

» Je n’ai pas voulu donner d’ordre sans être informée de l’état de la caisse ; j’ai fait venir Prêtre pour le lui demander ; il a pris une mine fort embarrassée et m’a dit que tu lui avais ordonné de ne donner l’état de sa caisse qu’après qu’il aurait acquitté certaines assignations que tu lui avait laissées. Je lui ai dit de déduire la somme que tu lui avais ordonné de payer et de me donner la note de ce qui resterait ; il a ouvert de grands yeux, et a été étonné que mon raisonnement allât jusque-là. Il a pris-le parti de me